Je suis née à Sofia en Bulgarie, au milieu du mois de septembre, il y a maintenant vingt-quatre ans de ça. Née d’une femme, serveuse, et d’un riche homme d’affaire marié, que je n’ai pas connu.  Ma mère, Katia Petrova, était la maitresse de cet homme marié, d’âge mûr. Cela faisait plusieurs années qu’ils se voyaient en cachette, c’était surtout pour le plaisir, le sexe mais elle tomba folle amoureux de lui, c’était l’homme de sa vie. Malheureusement, ce n’était pas réciproque et il ne la considérait seulement comme une maitresse avec qui il passait du bon temps.  Un jour, elle découvrit qu’elle était enceinte suite à une petite hospitalisation suite à un malaise des plus banals. Quand ma mère a annoncé à mon « père » il devint fou de rage, il ne voulait pas d’enfant, il avait été parfaitement clair lors du début de leur aventure : pas de sentiments, pas d’attache et surtout pas d’enfant. Il rompu avec elle immédiatement, coupa tous les liens entre eux, et souhaita qu’elle avorte. Chose qu’elle n’a pas faite sinon je ne serai pas là, en train de vous raconter tout cela. Katia, ne voulait pas avorter car j’étais la seule chose qui lui restait de lui, à part les pleurs et les chagrins. Je hais cet homme, et j’espère ne jamais le connaitre. J’ai donc grandi sans aucune présence masculine à la maison.

En 1992, ma mère fut mutée à Boston concernant son travail. Etant serveuse dans une chaine de restaurant et de bars, on lui proposa un poste plus important aux Etats-Unis. Ce qu’elle accepta immédiatement. C’était comme prendre un nouveau départ pour elle, 3 ans après ma naissance. Et puis, elle ne voulait pas que je grandisse dans ma ville natale, et subir le même sort qu’elle : devenir l’amante d’un homme qui vous jette comme une veille chaussette. Elle voyait un très grand avenir pour moi. J’étais sa fille, elle voulait le meilleur pour moi, tout comme n’importe quelle mère. On s’intalla dans la banlieue de Boston, dans un petit appartement non loin de son travail. J’allais à l’école du quartier. J’étais une petite fille modèle, qui ramenait tout le temps des bonnes notes de l’école.

A l’adolescence, je me transformai en une belle jeune fille brune, et j’avais beaucoup de succès auprès des garçons mais ils ne m’intéressaient pas plus que ça. Je savais oh combien ma mère avait souffert à cause d’un homme –mon père- et je ne voulais pas souffrir comme elle donc c’était des petits flirts sans importance, des amourettes de printemps. Et puis cela n’était pas ma priorité. Ma priorité c’était devenir mannequin et de poser pour les plus grands magazines de mode. Cette passion pour le mannequinat m’est venue à l’âge de 16 ans. Et ma mère voulait tout faire pour que je réussisse dans ce milieu. Elle faisait beaucoup d’heures de travail pour me payer les meilleurs castings, en dépit de son bonheur à elle. Suite à un accident professionnel, les médecins lui découvrirent une maladie mortelle et quasiment incurable. Elle me cacha sa maladie jusqu’à l’âge de mes 18 ans mais je suis certaine qu’elle me l’aurait caché durant plusieurs années encore, si je ne l’avais pas découvert par hasard.  Je l’appris lors de ma petite fête d’anniversaire qu’elle m’avait organisé. J’étais en train de me préparer avant que mes amies arrivent à la maison quand j’entendis un bruit sourd provenant de notre cuisine. J’avais trouvé ma mère inconsciente au sol.  Ceux sont les médecins à l’hôpital qui m’ont révélé son problème de santé. Elle continua à travailler malgré ses problèmes de santé, bien que j’étais tout à fait contre ça, j’étais une adulte à présent et je pouvais travailler. Je décida de mettre de côté ma passion pour venir en aide à ma mère et surtout pour ne pas la voir mourir. Je me lançai dans les études d’infirmières, j’avais de l’argent de côté car aux concours de beauté auxquelles j’avais participé étant plus jeune. J’aurai voulu faire directement des études de médecines mais je n’avais pas les moyens donc infirmière c’était juste ce que je pouvais faire.

J’ai réussi haut la main mes études d’infirmières et j’ai effectué de nombreux stages dont un à l’hôpital de Buffalo où j’ai rencontré un médecin, William Habott, neurochirurgien. Ce fut le coup de foudre total. On s’est mis à nous fréquenter assez rapidement et c’est vite devenu une relation sérieuse. Katia n’apprécie guère cette relation car on a 10 ans d’écart mais elle sait qu’il sera là à mes côtés avec son décès et qu’il m’aime comme un fou. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai trouvé une place d’infirmière à MGH. Je suis fière de pouvoir travailler non loin de chez ma mère et surtout pouvoir m’occuper d’elle maintenant que sa maladie a empiré. Elle est hospitalisée à domicile depuis peu et je suis son infirmière attitrée. Elle ne cesse de me remercier de s’occuper d’elle. Après tout, je lui dois bien ça, elle s’est toujours sacrifiée pour que j’ai un beau avenir.  
Je suis toujours en couple avec William malgré la distance qu’il nous sépare. On se voit dès que nous le pouvons. Cette relation à distance n’est pas très facile pour moi mais je ne peux pas laisser ma mère toute seule. J’aimerai beaucoup qu’il vienne travailler au MGH et qu’il s’installe à Boston. Quant au travail tout se passe pour le mieux et je viens tout juste d’apprendre que le poste de chef des infirmières est vacant. J’aimerai bien l’obtenir, ma mère serait si fière de moi mais je sais que ça me demandera des sacrifices et que je devrais passer plus d’heures  dans l’hôpital alors j’hésite et je n’arrive pas à me décider. La santé de ma mère se dégrade et cela nécessite que je reste beaucoup de  temps à ses côtés.  Que choisir, entre amour, travail et ma mère ? Tout devrait bientôt s’arranger car Will vient d’obtenir une place dans le service de neurochirurgie du MGH et il souhaite que je devienne sa femme mais chuuuut je ne suis pas au courant de cela, enfin pas pour le moment !

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